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aukeyy's blog: "taboufd12"

created on 10/07/2012  |  http://fubar.com/taboufd12/b350685

L'hiver n'est pas la saison la plus propice aux effets de séduction. Les températures en berne donnent avant tout envie de confort et de protection. Mais dans un climat économique tout aussi glacial, les créateurs qui défilent à Londres ont compris comment séduire la cliente en la rendant séduisante. Et quand on baigne dans la culture britannique, on n'appréhende pas le désir avec le même élan frontalement sexy que les designers italiens vetement homme .

Cependant, le goût des bonnes manières à l'anglaise n'est pas synonyme de froideur : ce n'est pas un hasard si le roman érotico-bondage Fifty Shades of Grey ("Cinquante nuances de Grey"), écrit par la Britannique E. L. James, est le livre qui a atteint le plus vite le million d'exemplaires vendus dans le pays. Les créateurs locaux élaborent donc des stratégies sophistiquées pour réchauffer l'ambiance.

Chez l'Ecossais Christopher Kane se dessine une féminité moderne tout en nuances. Des grands manteaux à effet camouflage et des jupes kilts proto-punk assorties, on glisse vers une silhouette gainée de dentelle aux volutes géométriques ou de velours ajouré, mi-médieval, mi-Art nouveau. Les transparences et les découpes horizontales qui dévoilent la peau sont plus intrigantes qu'ouvertement sexy. Il y a de tout dans ce vestiaire : des basiques jusqu'aux robes expérimentales hérissées de fils métallisés, comme électrisées par la créativité de leur inventeur. Celui-ci entre de belle manière dans l'écurie PPR.

TOM FORD OU LA SÉDUCTION BULLDOZER

Il est tentant de comparer le travail de Christopher Kane avec celui de l'ex-prodige de Gucci, Tom Ford. L'Américain revient sur les podiums après presque dix ans d'absence. Sa marque, lancée en 2005 (à la suite de son départ du Gucci Group), était jusqu'ici présentée sur rendez-vous. L'homme qui avait fait du label italien un incontournable du luxe est resté célèbre pour son esthétique "porno chic" et son goût de l'opulence. En 2013, il renonce à la provocation, mais pas au glamour rutilant.

Le créateur n'a pas fait dans la demi-démesure : ses ensembles imprimés, rebrodés, bordés de fourrure, soulignés de franges de perles, se portent avec des cuissardes assorties. L'esprit ethno-disco-baroque de l'ensemble fait palpiter la rétine. La femme Tom Ford pratique la séduction bulldozer. Qui l'aime la suive. Peu de créateurs peuvent se permettre ce genre de formule. Et d'ailleurs, personne ne s'y risque.

Par comparaison, la collection d'Erdem paraît timide. Même si ce créateur, remarqué pour ses imprimés fleuris et romantiques, tente d'échapper à cette étiquette. Ses jolies fleurs de jardin ont viré un peu gothiques avec leurs robes noires à motifs dilués, habillées de plumes mais voilées de mousseline ton sur ton. Chez Antonio Berardi, la ligne est plus stricte. Inspirée par l'œuvre d'Oscar Niemeyer, l'architecte récemment disparu, la collection réconcilie courbes (du corps) et géométrie (des vêtements). Les longs pans verticaux flottants étirent des silhouettes parfois animées d'effets géométriques monochromes qui évoquent les bâtiments officiels de Brasilia signés par Niemeyer.

J. W. ANDERSON OU LA SÉDUCTION CÉRÉBRALE

La séductrice qui s'habille chez Burberry Prorsum est volontairement ambiguë. Qu'est-il arrivé à son trench si bien élevé ? Le voilà paré de latex, orné de col et de ceinture en métal doré, rigide comme une entrave de luxe, réchauffé d'imprimés fauves, habillé de franges de cuir perforé. Pas si sage, la femme en Burberry n'est pas outrageusement sulfureuse non plus. Et c'est aussi une "geek" chic : la maison joue la carte du high-tech et propose aux clientes de commander (pendant deux semaines après le show) des pièces de la collection à personnaliser d'une plaque de métal, fixée à l'intérieur, pourvue d'une puce qui permet de lire des vidéos montrant le processus de fabrication de la pièce...

Cette fille moderne a une jeune cousine, un peu plus extrême, chez J. W. Anderson. Celui-ci est sur le point d'emboîter le pas à Christopher Kane chez Versus, dont il signera la prochaine collection. Depuis deux saisons en haut de la liste des noms à suivre, ce jeune créateur s'est vu rangé d'emblée dans la catégorie "androgyne". Il y a quelque chose d'étonnamment attirant dans ses robes fendues à col montant, nouées sur le côté ou dans le dos, ses minijupes rouges à jambes de pantalon en trompe-l'oeil. Les pulls à brassard bondage, les imprimés BD façon carambolage ou les jupes asymétriques aux drapés glissés accentuent la séduction cérébrale et abstraite de la collection.

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